Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

dimanche 30 mai 2010

Pourquoi jouer au poker ?

Un blogger suisse, a lancé cette question sur son blog, et m'a donné envie de participer au débat. Comme notre tramontane a décidé une fois de plus de nous gâcher un Dimanche, autant proposer ma vision de joueur récréatif…
Pourquoi joue-t-on au poker (en amateur) ?

Pour la gloire ?

       C'est comme rêver à la coupe du monde en tapant dans un ballon à 8 ans  sur un terrain de banlieue, ne concernera que l'élite de l'élite de l'élite…Ne me sens pas concerné.


Pour l'argent ?

       C'est à peu près la même chose, déception assurée pour 99,90 % des joueurs. Même avec un gros" coup", ce qui peut se produire, souvent à la suite d'un travail acharné, ce qu'il ne faut pas oublier,  comment ne pas remettre en jeu sa mise ? Le type qui gagne une fortune une fois et s'arrête, vous connaissez ?

       N'empêche, même sans jamais y arriver, chaque joueur de poker a imaginé qu'un jour il décrocherait une timballe exponentielle par rapport à sa mise, le rêve du poker reste d'argent. Mais au fait combien de gens ont un jardin devant leur maison sans y mettre un pied de toute l'année, juste pour le plaisir des yeux, ou un bateau, sans jamais naviguer avec ? L'argent, on le voit toujours au poker, mais rares sont ceux qui en profitent…

      Ceux qui rêvent de fortune ont intérêt à bien accepter la "variance" (l'intervention de la chance, plus souvent de la malchance, qui fait qu'on peut ponctuellement gagner en jouant mal, et perdre en jouant très bien): et on s'en rend mieux compte en constatant qu'un grand champion comme Chris "Jesus" Ferguson a mis plus de temps dans son défi de 0 à 10 000$ pour passer de 0 à 100 que de 100 à 10000… ou quand on voit un professionnel faire 10 tournois à 3$ sans être dans l'argent, aussi couramment que 10 tournois à 100$… 

         Mon idéal à moi ? de gagne petit ? investir 2$ et me payer par exemple de quoi faire un voyage, "one time", comme disent les spécialistes …

Pour faire partie d'une communauté ?

        Communauté de gens qui ne rêvent que pièges et crocs en jambe, communauté de gens qui rêvent de te voir à terre ?  Toujours vrai sur Internet ou dans les cercles, parfois faux dans les clubs, où les compétitions en équipe entrainent des comportements d'entraide et solidarité pour le but commun. 
         Certes des liens peuvent se créer comme autour de toute passion commune, et même des amitiés éclore, ne voyons pas tout noir … Mais difficile de voir là un moteur premier… Au bar on se fait plutôt des copains, quand j'étais plus jeune, j'en avais plein , à l'intérieur de l'enceinte d'un bar qui acceptait les étudiants joueurs de tarot, ça coutait un café la soirée, mais c'étaient des amis de carton, dans tous les sens du terme, au poker sans doute est ce la même chose…

Pour tester ses capacités dans un jeu ?

        Alors pourquoi ce jeu ? Pourquoi pas les échecs ou le brige ou le tarot  ou le go ?
        Parce que l'espérance de gains et/ou la peur de perdre permet de s'accrocher ? Parce que la chance peut compenser ponctuellement des erreurs ? Parce que ce jeu "ouvert" par cette même chance et la diversité des adversaires offre des possibilités infinies et qu'il n'existe pas UNE façon optimale de jouer au poker ? On peut imaginer une façon optimale de jouer aux autres jeux, qui, même si la limite est parfois lointaine, apparaissent comme "bornés" par des impératifs techniques incontournables, ou (ex du tarot) par une complexité modeste. Même en jouant mal un coup au poker, la chance peut nous sauver, ou bien le courage, ou encore l'habileté à influencer et manipuler les autres, qui peuvent changer le destin d'une partie.
       La progression au poker existe bien sûr, et c'est un moteur, mais elle est parfois délicate à analyser, parce que la malchance et/ou l'incompétence des adversaires brouillent sans cesse les pistes.

Pour tester ses capacités tout court ?

        Pourquoi pas, ce jeu apprend effectivement  l'audace, l'endurance, la persévérance, la patience, la maitrise de soi, la ruse, en "live" on peut ajouter le flegme et les talents d'acteur, mais là encore il faut passer par la case argent… Jouez avec des allumettes, et essayez de rester à une table pendant des heures sans voir une bonne carte en restant concentré un maximum …

Par défi ? goût de la compétition ?

         Défier les autres, se défier soi même, défier le hasard ? Se prouver quoi ? Qu'on peut gagner, qu'on perd mais qu'on gagnera ? Qu'on est plus intelligent ? Plus rusé ? Qu'on peut rester de marbre ? Q'on aime le risque ? Qu'on progresse ? Qu'on est chanceux ? Elle est là l'addiction ? Dans le défi ? L'esprit de compétition ? Sans doute, mais ce n'est ici que par la répétition, la multiplication des parties, qu'on se fera une petite idée de ses talents. C'est un domaine où le meilleur aura peut-être  quelques pour cent de défaites en moins et quelques gros resultats en plus sur un nombre impressionnant de sessions. Même le meilleur joueur du monde perdra souvent. Sa silhouette ne se dessine difficilement que sur le "long terme", lequel  contient sans contestation l'adjectif "long"…
            La compétition concerne surtout les joueurs de tournois, j'en fais partie, ceux qui supportent de traverser les déserts de cartes en comptant les éliminés.… Et c'est vrai que le goût de la gagne, vouloir être premier, varie beaucoup selon les gens, je me souviens d'un copain de classe capable de tout casser et de bouder une journée entière s'il perdait au ping pong, il renforçait donc le goût de la compétition… de ses adversaires, qui se sortaient les tripes pour voir ce spectacle… Je le possède certainement, ce goût, comme Lesage je collectionnais les bons résultats scolaires, mais j'ai très vite su aussi prendre de la distance avec, et c'est sans doute pour cela qu'en table finale d'un tournoi, je me considère trop facilement comblé et relâche mon attention…

Pour se détendre ? par plaisir ?

       Parce que ça détend de voir défiler des poubelles injouables ?
       Ca détend de se prendre une mandale à la première très forte main ?
       Ca détend de guetter tour après tour une situation profitable ?
       C'est un plaisir de voir en live des "poker faces" figées en face de soi ? d'être cuisiné ou défié du regard ou de la voix jusqu'à enfin émettre un mot de trop ou faire le geste qui trahit ?
      Bien sûr découvrir AA quand les blinds sont grosses, voir se compléter un tirage quinte ou couleur est jubilatoire, gagner un pot énorme, et quand tout s'enchaine bien à répétition au cours d'un tournoi, c'est gratifiant, mais si j'ose, pour un orgasme épanouissant, combien de branlettes ?

Par sadomasochisme donc ? goût pour la violence ?

           C'est une bonne question, les vrais ou faux "bad beats" sont tellement nombreux que réchapper d'un tournoi peut s'apparenter au fait de sortir vivant d'un champ de mines parcouru à cloche pied… Le joueur dépouillé après avoir été saoulé de coups, ou pire encore après un uppercut unique n'a-t-il comme espoir que celui  d'une nouvelle confrontation lui permettant d'écraser sadiquement  à son tour un adversaire ?
          La question reste ouverte…
         On perd et on y revient, on reperd et on y retourne, le masochisme semble bien dominant… Le poker mériterait cet aphorisme d'Adlard Coles adressé aux marins à voile: "Qui va en mer pour son plaisir irait en enfer pour passer le temps".


                                                             **********

      J'aime bien et je n'aime pas le poker ! Sans doute un peu pour la plupart de ces déraisons… Ne faire qu'y jouer concerne les pros et/ou les addicts… Je dirais quand même que malgré ou à cause de toutes ces ambiguités, il reste pour moi un loisir, mais seulement un loisir, cette approche supprimant hélas la possibilité d'atteindre un haut niveau, puisqu'un travail sans relâche est sans doute alors nécessaire.         
         Les conditions à réunir pour un poker de loisir restant moins exigeantes:
- aimer les jeux de cartes
- considérer sa mise comme perdue et que ça ne tire pas à conséquence
- n'avoir vraiment rien d'autre à faire (et hors addiction, cette condition se révèle assez rarement remplie !)
- rêver de repartir avec un  cadeau en ayant engagé la somme définie plus haut et dominer la methode Coué
- avoir beaucoup de temps devant soi, mais prevoir aussi une activité de remplacement si on a prévu d'y passer 8H et que 30 mn après le départ on est déjà OUT
- choisir une plage de repos, sans tracas, sans dérangement
- ensuite il faut aimer les difficultés techniques de ce jeu, en particulier:
               - savoir jouer défenseur aussi bien qu'attaquant
              - aimer réfléchir plus que forcer sa chance, mais savoir aussi tenter sa chance sans trop hésiter
              - analyser les situations plus que les cartes reçues
              - ne pas détester quelques calculs de maths, ni les finesses mentales
 - enfin ne jamais oublier qu'il s'agit  d'un jeu de psychologie, de stratégie, mais aussi prosaïquement… de figurines en carton, sur lesquelles il n'est pas désagréable de projeter… un sourire, denrée bien rare autour des tables de "pros" .

1 commentaire:

  1. Triste vision que tu as du poker.
    Même si tu relativises ta conclusion en disant que ton avis est partagé, il en ressort clairement au vue de la présentation de tes arguments qu'il y a plus de points négatifs.

    Je pense que pour écrire de tel propos, tu ne t'es pas réellement plongé dans ce jeu ou tu n'as pas eu les résultats escomptés ou tout simplement tu n'étais pas fait pour jouer à ça.

    Tout le monde a ses propres idées, avis et envies et heureusement.

    En résumé: bon billet mais si je pu me permettre, les nombreuses conclusions que tu tires sur le sujet sont tronquées et ce parce que tu n'as fait qu'éffleurer le sujet avant de te décourager et passer à autre chose.

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