Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

mardi 15 novembre 2011

Majorquine (2)


Résumé épisode 1 

On finit le boulot, on range les affaires, et on croit que les vacances, c'est du repos… Manoeuvres d'approche, Saint Cyprien-Puerto de la Selva, premières mini surprises ... (cf Majorquine 1)






DIMANCHE 6 JUILLET, 7H

                 Fanny ma puce de mer, Thierry est plus matinal que toi!

                  Et moi qui, je l'avoue, si tu menaces de me manquer, pense très fort qu'enfin pendant vingt jours tu ne me réveilleras plus en fanfare à l'aurore!  

                 Du coup, je me souviens en m'étirant que c'est l'occasion idéale de pêcher... Nous sommes en Espagne, que diable ! Les plus beaux loups, les plus belles dorades, ne sont-ils pas toujours ferrés en Espagne ? Je prépare deux lignes de traîne, et tout le monde déjeune avec appétit, tout le monde se sent d'attaque...

9H

                 La pêche n'a jamais passionné Corinne, mais est-ce bien la seule raison pour laquelle elle reste obstinément horizontalisée sur sa banquette ?  La mer semble encore aujourd'hui peu satisfaite d'avoir à nous supporter et nous ballote d'un clapot entêté...  Solennel et digne le cap Creus fait écho aux cris des mouettes, ses eaux sont profondes et ses rocs désolés, mais il est si proche du départ ! 

13H

              Les heures sont interminables, et quand il est enfin midi, aucune de nos merveilles culinaires lyophillisées, conditionnées, aromatisées, ne nous séduit... Les enfants, qui ont fait de l'avant du bateau leur domaine, s'aperçoivent que c'est aussi l'endroit qui bouge le plus, et la nausée revient doucement…. II y aurait tant à faire et en même temps il y A si peu à faire: l'ennui gagne petit à petit...  Ma ligne de traîne trempe passivement dans l'eau, je ne pêche même plus... Tout le monde a compris que la mer pouvait être chagrine, on aimerait bien qu'elle ne continue pas la démonstration, pourtant, le vent insiste, par lambeaux de force inégale...
               Le vent, Fanny, mon baleineau, où est-il sur la carte postale ? 

17H

                Enfin nous arrivons à Lla Franc, point de départ de LA traversée.… La petite anse encombrée où des rafales soufflent maintenant avec colère doit nous permettre de faire le plein de carburant... Mais où s'arrêter ? où s'abriter ? Toutes les places à quai sont prises et partout la mer remue... Nous manoeuvrons avec attention et quelques difficultés pour accoster à la pompe... Thierry fait cela facilement et doit croire qu'il en est de même pour nous. Le plein enfin terminé, nous le rejoignons à l'entrée du port où Tamara face au large indique déjà la direction. La fatigue se relâche à la pensée de la petite crique abritée que notre "guide" doit connaître, de la plagette de rêve qui nous attend sans doute et lavera en fin d'après midi l'infâme clapot dont la monotone persévérance a sérieusement arrondi notre enthousiasme...

"Qu'est-ce qu'on fait ?" nous lance alors l'énergumène...

"Euh… Pourquoi ?" répondons-nous en coeur et sur nos gardes... C'est que cet animal est frais, rasé de près, campé sur deux jambes qui ignorent le roulis quand nous restons ASSIS difficilement, et tout cà ne nous dit rien qui vaille... 

             Et de fait il nous glisse, désinvolte, que la météo de demain n'est hélas pas favorable, qu'aucun endroit n'est abrité sur cette côte avec le vent de ce soir, que d'ailleurs le vent de ce soir soufflerait plutôt, grossièrement, dans la direction des Baléares, que par conséquent et en résumé "si nous voulons y aller, aux Baléares", peut-être, certainement, de toute évidence, est-il préférable de tenter la traversée tout de suite...

             Corinne retourne, fataliste, à sa couchette, les enfants réalisent que la baignade prévue ne l'était que par eux, Denis et moi ne sommes plus très sûrs de vouloir vraiment y aller, aux Baléares , mais, un peu par défi, un peu par lâcheté de devoir avouer la fatigue à Monsieur Tabarly qui nous accompagne, l'erreur enfin est commise de donner notre acquiescement...

            Le martèlement métallique du diesel hoquète de surprise en voyant Tamara gonfler toutes ses voiles et nous conseiller d'en faire autant...


              Deux voiliers dignes enfin de la carte postale glissent alors en silence et souplesse à la rencontre de l'horizon...  Pour la première fois la terre est DERRIERE nous, impuissante...

                                                                                                             à suivre


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